305 PVVIH victimes de stigmatisation ou de discrimination au Togo en 2022, selon le rapport annuel de l’Observatoire des Droits Humains et VIH, présenté ce 27 février 2023 dans le cadre des activités commémorant la journée internationale zéro discrimination. Le Réseau des Associations de Personnes Vivant avec le VIH au Togo (RAS+Togo) a saisi l’occasion pour diffuser ce rapport aux personnalités de premier rang dans la lutte contre le VIH au Togo ; ceci à travers un atelier tenu dans les locaux du secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (SP/CNLS-IST), à Lomé.
La société Civile organisée à travers l’Observatoire des Droits Humains et VIH documente depuis 2014 les situations de stigmatisation et de discrimination et accompagnent les victimes à travers les différentes références afin de rentrer dans leurs droits. Chaque année, le 1er mars qui est la journée Zéro discrimination est l’occasion pour le Réseau des Associations de Personnes Vivant avec le VIH au Togo de publier un rapport sur les cas de discrimination et de stigmatisation des PVVIH au Togo.
Rapport 2022 de l’Observatoire des droits humains
Le rapport 2022 de l’observatoire incrimine la peur et l’ignorance comme étant les principales causes de la
stigmatisation et de la discrimination des PVVIH au Togo. Selon Dr HLOMEWOO Kokou Amen, Coordonnateur RAS+ Togo, « Depuis 2014, les femmes ont toujours été les personnes les plus stigmatisées. Le rapport de cette année montre qu’elles représentent 78% des victimes. Les données de 2022 montrent que le nombre de cas collectés a relativement diminué passant de 419 à 305 soit une régression de 27%. ». Pour Dr HLOMEWOO, « Lomé arrive en tête avec le tiers des victimes de stigmatisation et ou de discrimination (33%). Cette région concentre le plus grand nombre de structures dans lesquelles les données sont collectées. A l’image du poids de l’épidémie au niveau national, on remarque que les 4 régions méridionales présentent des données relativement élevées ».
Le rapport diffusé, fait état de la persistance de la stigmatisation, alors qu’on se bat pour la tolérance zéro surtout en milieu de soins. Les données de 2022 montrent que les droits des PVVIH et des Populations clés ont été violés dans les formations sanitaires. En 2022, 81% des victimes de stigmatisation et ou de discrimination ont bénéficié de référence. Sur les 254 qui ont été référés, 4% ont sollicité la justice et 10% ont profité de l’expertise de la Police.
A l’ouverture des travaux, le Coordonnateur National du SP/CNLS-IST, Professeur PITCHE Palokinam Vincent a rappelé toute l’importance que revêt ce rapport qui permettra aux acteurs de lutte contre le VIH au Togo, de prendre les résolutions adéquates en vue de protéger les PVVIH au Togo. Pour lui, « le Togo fait des efforts depuis quelques années pour atteindre l’objectif zero discrimination prônée par l’ONUSIDA, d’où le soutien des partenaires au réseau RAS+ de renforcer l’information sur le VIH aux populations et de promouvoir l’inclusion, la compassion et la paix ».
L’observatoire des droits humains a mené plusieurs activités de terrain, en 2022, en vue d’édifier les communautés sur les droits des PVVIH notamment, des séances de sensibilisation par les bénévoles sur les radios de proximité et à l’endroit des populations clés et les PVVIH, des sensibilisations des prestataires de soins et des gestionnaires de services de santé et des formations des leaders Communautaires. Au total 43 505 PVVIH et populations clés, 322 prestataires et gestionnaires de service de santé, 55 leaders communautaires ont été touchées par la sensibilisation sur les Droits Humains et VIH,
Journée zéro discrimination
Cette année, la Journée zéro discrimination est placée sous le thème : « Sauvons des vies : décriminalisons ». À cette occasion, l’ONUSIDA met l’accent sur la manière dont la décriminalisation des populations clés et des personnes vivant avec le VIH permet de sauver des vies et contribue à accomplir des progrès en vue de mettre fin de la pandémie de sida a rappelé Dr MABOUDOU Akouavi, Conseillère chargée de l’information stratégique à l’ONUSIDA.
Malgré les efforts thérapeutiques et la banalisation du VIH, les personnes porteuses du virus ont été et sont encore considérées comme potentiellement dangereuses pour la société car susceptibles de propager la maladie. Cependant, pour Augustin DOKLA, Président du conseil d’administration de RAS+Togo « aujourd’hui, nous savons qu’une personne séropositive sous traitement et avec une charge virale non détectable est considérée comme non infectieuse. Il est indispensable que ces informations deviennent publiques. C’est pourquoi à travers les données 2022, on peut remarquer que la sensibilisation continue d’être une activité importante de l’Observatoire ».
Il est de la responsabilité de chacun d’accéder à l’information nécessaire. Ceci afin de comprendre ce qu’est le VIH et comprendre comment on peut aider les personnes vivant avec le VIH à vivre en bonne santé dans nos communautés, a-t-il poursuivi. Il y a alors impérieuse nécessité de revenir aux fondamentaux de la lutte. il ya besoin de remettre la sensibilisation sous toutes ses formes au cœur de la riposte contre le VIH et contre les inégalités qui en résultent.
Outre la diffusion de ce rapport, RAS+TOGO en collaboration avec le SP/CNLS-IST, prévoit promouvoir la journée Zéro discrimination dans toutes les régions sanitaires du Togo.