Communication orale lors des quatrièmes journées scientifiques sur le VIH, cette présentation a été délivrée par Docteur Akakpo Sefako du service de dermatologie, Université de Lomé. Le renforcement de l’acceptabilité de l’autotest du VIH a été le centre d’intérêt de cette communication qui a restitué les résultats d’une enquête tenue à Lomé. L’étude a relevé les efforts déployés pour encourager les membres de la communauté à se faire dépister et à connaître leur statut sérologique.
Le recours au dépistage du VIH n’est toujours pas optimal dans le monde entier rendant l’acceptabilité de l’autodépistage du VIH très variable, tant dans les pays en développement que dans les pays développés. Ainsi en 2022, une étude a été menée au Togo pour comprendre le phénomène et pour documenter l’acceptabilité et la faisabilité de l’autotest du VIH chez les hommes ayant les rapports sexuels avec des hommes, les professionnelles de sexe, les populations vulnérables au Togo.
UNE ETUDE TRANSVERSALE
L’étude menée en 2022 a été réalisée du 11 avril au 20 juin 2022 dans les centres pilotes mettant en place l’approche d’autotest. Au total 802 personnes ont été incluses dans l’étude, dont 51,4 % d’hommes. La population étudiée était composée de 34,4 % de professionnelles de sexe, 24,4% des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 23,2% de la population générale. L’âge médian des participants était de 23 ans et 71% avaient au moins un niveau d’éducation secondaire.
« L’acceptabilité de l’autotest était de 100 % chez les adolescents des rues, les transgenres et les usagers de drogues. Cependant, le niveau d’acceptabilité le plus faible, 93,5 %, a été observé chez les HSH et 89,5 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles seraient prêtes à payer pour un autotest si elles en avaient les moyens. » Docteur Akakpo Sefako

Pour ce qui est de la faisabilité de l’autotest, il a été considéré comme faisable pour 99,7% des participants avec une concordance de 97,9% des résultats des tests rapportés par les participants et ceux rapportés par les médiateurs. Dr AKAKPO a précisé qu’en terme d’adéquations, les avantages de l’autotest l’emportent sur les inconvénients dans 89% des cas. « Les principaux avantages sont une plus grande confidentialité, une plus grande facilité d’exécution, des résultats plus rapides et une plus grande fiabilité et les principaux inconvénients sont le risque de détresse psychologique en cas de test réactif, surtout si le test n’est pas assisté et que le participant n’a pas reçu de conseils » a-t-elle poursuivi.






STRATEGIE DE L’AUTOTEST, UNE ARME EFFICACE CONTRE LE VIH
A la suite de la présentation des résultats de l’enquête, l’oratrice a laissé entendre que le taux d’acceptabilité élevé obtenu dans l’étude montre que la stratégie d’autotest est facilement réalisable au niveau opérationnel et constitue un outil supplémentaire pour optimiser le dépistage des PVVIH, afin de mettre le plus grand nombre de patients sous traitement ARV dans le cadre des objectifs 95-95-95 de l’ONUSIDA. Elle renchérit que l’adoption de la stratégie d’autotest dans les centres pilotes du Togo a permis le dépistage et la mise sous traitement des PVVIH supplémentaires (environ 3 à 5 % de la file active) par rapport aux autres centres.
En outre, l’autotest est une stratégie supplémentaire pour atteindre certaines populations clés et vulnérables qui n’ont pas facilement accès aux centres de santé conventionnels pour diverses raisons notamment la stigmatisation, l’organisation des services non adaptée aux besoins et aux spécificités de la population cible. Il s’agit également d’un bon instrument de dépistage et de suivi de la mise en œuvre de la prophylaxie préexposition, selon Dr AKAKPO.