84% des enfants sous ARV au Togo auraient une charge virale indétectable selon le rapport de performance du dépistage pédiatrique du 1er octobre 2022 au 28 mars 2023 réalisé sur les sites PEPFAR au Togo. Le Secrétariat Permanent du Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles renforce les capacités des prescripteurs ARV et autres acteurs de prise en charge pédiatrique des sites PEPFAR pour l’atteinte des objectifs 95-95-95 de lutte contre le VIH dans le monde. La trentaine d’acteurs est en session du jeudi 30 mars au samedi 1er avril 2023 à l’hôtel Saint Paulos à Lomé sur la prise en charge pédiatrique.
Améliorer l’accès et la suppression de la charge virale des PVVIH, le Togo s’y attèle depuis 2019 déjà. Au 28 mars 2023, un gap important subsiste encore chez les enfants de 0 à 15 ans sous ARV n’ayant pas eu une charge virale supprimée. Plusieurs causes sont liées à cette situation dont l’une d’entre elles est le déficit de formation chez les acteurs en charge de la prise en charge pédiatrique.
Vingt-neuf personnes participent à cette session de renforcement de capacités qui va durer trois jours. Les acteurs de PEC se consolident sur les différents protocoles thérapeutiques existants au Togo, la prise en charge des infections opportunistes fréquentes chez les enfants et sur les éléments de suivi clinique et biologique chez l’enfant sous traitement ARV.
PLUS QUE DES PRESCRIPTEURS:
Professeur PITCHE P. Vincent, le coordonnateur national du Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles SP/CNLS-IST s’est fait représenter à cette session par M. TCHA-TAGBA Saïbou, chargé de programme au SP/CNLS-IST. Celui-ci, en ouvrant les travaux, a rappelé les enjeux de l’atteinte des objectifs 95-95-95 de l’ONUSIDA auxquels le Togo a souscrit. Pour lui, « les prestataires doivent prendre correctement en charge l’enfant selon sa réalité, sa vision de la vie, ses émotions et son quotidien au lieu de s’en tenir uniquement à son rôle de prescripteur. Etant le deuxième parent de l’enfant, le prescripteur a la lourde responsabilité de s’occuper convenablement de tous les enfants dont il a la charge afin que tous aient une charge virale indétectable pour leur épanouissement. »
RAPPORT DE PERFORMANCE DES SITES PEPFAR DU 1ER OCTOBRE 2022 AU 28 MARS 2023:
Selon le rapport de performance à la date du 28 mars 2023 des sites PEPFAR au Togo, 89% des enfants séropositifs
à l’infection à VIH connaissent leur statut sérologique, 90% de ces enfants sont sous ARV et 84% de ces derniers ont leur charge virale indétectable. Une situation qui est loin derrière les objectifs 95-95-95 de l’ONUSIDA dont le dernier 95 stipule que 95% des personnes sous ARV doivent avoir leurs charges virales supprimées à l’horizon 2030.
Selon ce rapport, 10 296 enfants de moins de 15 ans ont été soumis au test du VIH contre 3 418 attendus à cette date. 291 test sont revenus positifs et les sites PEPFAR ont pu mettre sous traitement antirétroviral 277 enfants moins de 15ans. Ce qui porte à un total de 2 414 enfants dans la file active. Parmi ces personnes, 1 922 enfants sous ARV ont été prélevés et les résultats ont révélé que seulement 1 621 enfants ont leurs charges virales supprimés.
Géographiquement, toutes les régions couvertes par le projet PEPFAR auraient obtenus de bonnes performances sauf la région centrale qui aurait eu un taux de 63% de niveau de réalisation. Selon ce rapport, ce sont les centres de santé publics qui ont obtenu la plupart des bonnes performances loin devant les organisations de la société civile. L’index testing est de loin la modalité de dépistage la plus contributive à la détection des cas positifs.
NECESSITE DE PRENDRE DES MESURES ADAPTEES AU CONTEXTE DE L’ENFANT:
Un enfant n’est pas un mini adulte. Selon ledit rapport, il faudra améliorer la rétention des enfants sous traitement, encourager le service différentié dans les sites publics surtout. Il y a besoin d’adapter les horaires de consultation aux enfants, la plupart étant scolarisée, d’encourager les prestataires à faire l’annonce du diagnostic à l’enfant le plus tôt possible. Également, il faudra aider les sites publics à organiser des groupes de parole, clubs d’observance et/ou pair éducation et encourager des visites à domicile fréquentes chez les enfants sous ARV en situation de rupture familiale. Le grand volet à renforcer en outre, est l’association des services sociaux de l’état à toutes les étapes.